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Le mystère du diapason : pourquoi le « La » a changé de fréquence au cours de l’histoire

Le diapason, cet instrument simple en forme de fourche, est depuis longtemps une référence pour accorder les instruments de musique. Mais saviez-vous que la fréquence du « La » utilisé pour accorder les orchestres n’a pas toujours été la même ? Ce qui semble aujourd’hui une norme universelle, fixée à 440 Hz, a en réalité varié au fil des siècles, suscitant débats et mystères.

Pendant des siècles, le « La » n’avait pas de fréquence standard. Chaque région, chaque ville, et même chaque orchestre utilisait son propre diapason. Au XVIIe siècle, par exemple, les instruments étaient souvent accordés à un « La » entre 392 Hz et 415 Hz, beaucoup plus bas que ce que nous connaissons aujourd’hui. Ce diapason « plus bas » est parfois appelé « ton baroque », et il était apprécié pour sa chaleur et sa rondeur sonore.

accordage piano

Avec l’avènement des instruments modernes au XVIIIe et XIXe siècles, les fréquences ont commencé à monter. Pourquoi ? Une explication courante est liée à la recherche d’un son plus brillant et plus puissant, qui convenait mieux aux grandes salles de concert. Les fabricants d’instruments ont ajusté leurs conceptions pour répondre à cette demande, poussant peu à peu le « La » vers le haut, jusqu’à atteindre 435 Hz en France, qui fut standardisé en 1859 par un décret officiel.

Mais cette normalisation n’a pas mis fin au débat. En 1939, une conférence internationale tenue à Londres a décidé de fixer le « La » à 440 Hz, une norme adoptée par de nombreux pays, bien que certains orchestres européens aient continué à utiliser des diapasons légèrement différents.

Le choix de 440 Hz n’a pas fait l’unanimité. Certains musiciens et chercheurs ont affirmé que des fréquences légèrement plus basses, comme 432 Hz, auraient des propriétés acoustiques et même thérapeutiques uniques. Ce « La à 432 Hz » est parfois qualifié de « fréquence naturelle », en harmonie avec les proportions mathématiques de la nature et de l’univers. Bien que cette théorie manque de preuves scientifiques solides, elle continue de séduire de nombreux amateurs de musique.

Aujourd’hui, la norme à 440 Hz reste largement utilisée, mais certaines exceptions persistent. Par exemple, de nombreux orchestres jouant de la musique baroque utilisent encore le diapason à 415 Hz pour préserver l’authenticité sonore de l’époque.

Le mystère du diapason illustre la tension entre tradition, innovation et standardisation. Ce simple outil reflète l’évolution de nos goûts musicaux, la quête de perfection sonore, et même les débats philosophiques sur l’harmonie universelle. Une chose est sûre : la note « La » continuera de résonner à travers les âges, oscillant entre les fréquences, mais toujours au cœur de notre musique.

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