Les accessoires indispensables pour jouer du violon

Quand on débute le violon, on pense souvent que l’instrument se suffit à lui-même. Qu’il suffit de le sortir de son étui, de le caler sous son menton et de jouer. Mais très vite, on réalise qu’autour de ce bel objet en bois gravitent une multitude d’accessoires, tous plus indispensables les uns que les autres.

L’archet, bien sûr, mais aussi les cordes, l’épaulière, la mentonnière, les produits d’entretien… Autant de petits éléments qui, mis bout à bout, contribuent grandement à la qualité et au plaisir de la pratique du violon.

Dans cet article, nous passons en revue ces accessoires essentiels du violon, en donnant pour chacun des conseils de choix, d’utilisation et d’entretien. De quoi y voir plus clair dans cette jungle des accessoires pour violon !

L’archet, prolongement indispensable du violoniste

Commençons par le plus évident : l’archet. Cette long baguette de bois tendue de crins est bien plus qu’un simple accessoire. C’est le prolongement direct de la main et du bras du violoniste, c’est lui qui donne vie aux cordes, qui fait chanter l’instrument. Un bon archet, bien choisi et bien entretenu, c’est la garantie d’un son riche, d’un jeu aisé et expressif.

Mais de quoi se compose un archet ?

On distingue quatre parties principales :

• La baguette, en bois de pernambouc, de brésil ou en fibre de carbone pour les archets moderne.
• La hausse, la partie mobile qui permet de tendre ou de détendre les crins.
• Le bouton, à l’extrémité de la baguette, pour bien la tenir en main.
• La mèche (les crins), traditionnellement en crin de cheval, mais il existe aussi des crins synthétiques.

Quand on choisit un archet, plusieurs critères sont à prendre en compte :

• Le poids, tout d’abord : un archet trop léger manquera de puissance et de profondeur de son, un archet trop lourd fatiguera vite le poignet et le bras.
• L’équilibre, ensuite : le point d’équilibre doit se situer entre 19 et 25 cm de la hausse, pour une maniabilité optimale.
• La qualité des matériaux, enfin : un bois dense et élastique pour la baguette, des crins uniformes et résistants.

Mais un bon archet, c’est aussi un archet bien entretenu.

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Il faut penser à faire régler régulièrement le cambre (la courbure) de la baguette par un archetier, pour conserver un bon contact avec les cordes. Les crins, eux, doivent être changés dès qu’ils deviennent trop lisses ou clairsemés, en général tous les 6 mois à un an selon la fréquence de jeu. Un archet bien réglé et des crins neufs est la garantie d’une prise de son facile et d’une bonne réponse de l’archet aux mouvements du bras.

Les cordes, ou comment influencer le son de son violon

Autre élément essentiel : les cordes. Ces quatre fils tendus sur le violon sont le point de contact direct entre les doigts de la main gauche, l’archet et l’instrument. Leur qualité, leur matériau, leur tension, influencent directement le son produit. Un jeu de cordes bien choisi et régulièrement changé, c’est la clé d’un son pur, brillant, avec une bonne tenue de l’accord.

Mais comment s’y retrouver dans la jungle des cordes pour violon ?

Il existe trois grands types de matériaux : l’acier, le synthétique (nylon ou perlon) et le boyau (fait de boyau de mouton).

Chaque matériau a ses caractéristiques sonores : l’acier est brillant, puissant, avec un son direct ; le synthétique est chaud, moelleux, avec un son plus rond ; le boyau est doux, subtil, avec un son riche en harmoniques. Le choix se fera en fonction du répertoire joué, du niveau et des goûts de chaque violoniste.

Il existe aussi, pour chaque matériau, une multitude de marques et de modèles.

Certaines sont des références, plébiscitées par de nombreux violonistes professionnels :

• Les cordes Dominant de Thomastik-Infeld pour le synthétique.
• Les cordes Vision de Thomastik ou Evah Pirazzi de Pirastro pour l’acier.
• Les cordes Passione ou Oliv de Pirastro pour le boyau.

Mais là encore, le mieux est d’essayer, de comparer, pour trouver le jeu de cordes qui conviendra le mieux à son instrument et à son jeu.

Car les cordes, aussi bonnes soient-elles, ne sont pas éternelles. Elles se fatiguent, s’usent, perdent de leur brillance et de leur justesse avec le temps et le jeu. Il est recommandé de changer ses cordes au moins une fois par an, et plus souvent si l’on joue intensivement.

Un jeu de cordes neuves, c’est souvent la garantie de retrouver un violon éclatant, facile à jouer, avec une belle tenue de l’accord.

Mais attention, changer ses cordes n’est pas anodin. Il faut le faire progressivement, en remplaçant une corde à la fois, pour laisser le temps à la table et au chevalet de s’adapter à la nouvelle tension. Et il est souvent nécessaire de faire réajuster le sillet et le chevalet par un luthier après un changement de cordes, pour garantir une hauteur et une pression optimales. Un détail qui fait toute la différence pour le confort de jeu et la qualité du son.

Pour aller plus loin, découvrez notre guide consacré au choix des cordes de violon.

L’épaulière et la mentonnière, les alliées du confort de jeu

On a souvent tendance à les oublier, voire à les négliger. Et pourtant, l’épaulière et la mentonnière sont des accessoires absolument fondamentaux pour le confort et la technique du violoniste. Ce sont eux qui permettent de maintenir le violon stable, sans crispation, libérant ainsi la main gauche pour se déplacer sur la touche et la main droite pour conduire l’archet.

L’épaulière, comme son nom l’indique, se place sur l’épaule du violoniste, sous l’instrument. Elle permet de combler l’espace entre l’épaule et le violon et évite de devoir soulever l’épaule ou de pencher la tête pour maintenir l’instrument.

Il en existe de différents types : rigide (en bois ou en plastique), souple (en mousse ou en tissu rembourré), réglable en hauteur et en inclinaison. Le choix se fera en fonction de sa morphologie (longueur du cou, carrure des épaules), mais aussi de ses préférences de confort et de son style de jeu.

La mentonnière, elle, se place sur la table du violon, au-dessus des cordes. C’est elle qui permet de maintenir le violon avec le menton, libérant ainsi la main gauche.

Là encore, il en existe différents types : centrale (placée dans l’axe du violon), latérale (décalée sur le côté), plus ou moins creuse, en ébène ou en plastique. Comme pour l’épaulière, le choix se fera en fonction de sa morphologie (forme de la mâchoire, longueur du cou), mais aussi de son confort et de son style de jeu.

Trouver la bonne combinaison épaulière/mentonnière, c’est souvent un peu comme trouver la bonne paire de chaussures : cela peut prendre du temps, nécessiter quelques essais et ajustements.

Mais une fois qu’on a trouvé, quel confort de jeu ! Fini les douleurs au cou, les crispations dans l’épaule, les glissements intempestifs du violon. On peut enfin se concentrer pleinement sur la musique, sans être parasité par des problèmes de tenue.

Les accessoires d’entretien et de protection du violon

Un violon, c’est un peu comme une voiture de collection. Pour garder toute sa valeur et toutes ses qualités, il faut en prendre soin, l’entretenir régulièrement.

Et pour cela, rien de tel que quelques accessoires bien choisis.

Commençons par le cœur du violon : le chevalet et l’âme. Ces deux petites pièces de bois, bien qu’immobiles, jouent un rôle essentiel dans la sonorité de l’instrument. Le chevalet transmet les vibrations des cordes à la table, tandis que l’âme, placée à l’intérieur, régule la pression entre la table et le fond.

Au fil du temps et des variations d’humidité, ces pièces peuvent bouger, se désajuster et altérer le son et la jouabilité du violon. Il est donc important de les faire vérifier et réajuster régulièrement par un luthier, au moins une fois par an.

Pour l’entretien quotidien du violon, rien de tel qu’un bon chiffon en microfibre. Après chaque session de jeu, prenez l’habitude d’essuyer délicatement votre violon, pour enlever la poussière de colophane et la transpiration. Pour un nettoyage plus en profondeur, vous pouvez utiliser un produit spécial pour bois de lutherie, comme une huile ou une pâte à polir. Appliqué avec parcimonie et délicatesse, il nourrira le bois et ravivera le vernis, tout en le protégeant de l’humidité et de la crasse.

Mais le meilleur moyen de protéger votre violon, c’est encore de lui offrir un bon étui. Il en existe de différents types, adaptés à chaque usage. Pour un stockage à la maison ou de courts déplacements, un étui souple ou semi-rigide fera l’affaire. Il protégera votre instrument des chocs mineurs et des variations de température.

Pour des voyages plus longs ou pour une protection optimale, préférez un étui rigide, avec une coque en fibre de verre ou en carbone. Certains sont même équipés d’un hygromètre pour contrôler le taux d’humidité, ou d’un thermomètre pour vérifier la température. Pour les violonistes itinérants, les étuis à roulettes ou à bretelles seront les plus pratiques.

N’oubliez pas non plus les accessoires pour l’archet. Un bon étui ou une bonne housse le protégera des chocs et de l’humidité, tout en permettant de le transporter facilement avec le violon. Et pour le rangement, rien de tel qu’un trépied ou une boîte à archet, qui maintiendra la baguette bien droite et évitera de fatiguer les crins.

Avec ces quelques accessoires d’entretien et de protection, vous offrirez à votre violon une longue et belle vie. Et lui vous le rendra bien, en gardant toute sa sonorité et tout son éclat au fil des années et des concerts. Un petit investissement pour un grand bénéfice, non ?

Les accessoires d’accordage et de travail du son

Dernière catégorie d’accessoires indispensables : ceux qui vous aideront à accorder votre violon et à travailler votre son.

Car un violon, même de qualité, ne donnera le meilleur de lui-même que s’il est bien accordé et bien joué.

Pour l’accordage, vous avez le choix entre plusieurs types d’accordeurs :

• Les accordeurs à pince, qui se fixent sur la touche du violon, sont très pratiques car ils laissent les mains libres pour tenir l’archet et ajuster les chevilles.
• Les accordeurs à micro, eux, se placent près de l’instrument et captent les vibrations par le son. Ils sont souvent plus précis et polyvalents, permettant d’accorder aussi les autres instruments de la famille des cordes.
• Enfin, les accordeurs à vibration se placent sur le chevalet et détectent directement les vibrations des cordes. Très précis, ils sont cependant un peu plus délicats à utiliser.

Mais bien accorder son violon, c’est une chose. Bien travailler son son, c’en est une autre.

Et pour cela, rien de tel que quelques accessoires bien pensés. La sourdine, par exemple, est un petit accessoire qui se place sur le chevalet et qui atténue le volume sonore du violon. Très utile pour travailler sans déranger son voisinage, surtout dans les appartements ou les chambres d’étudiant ! Il en existe de différents types : sourdine de pratique en caoutchouc, sourdine d’orchestre en métal pour un son plus feutré, sourdine électronique pour un violon électrique.

Autre accessoire utile pour travailler : le miroir.

Placé en face de soi, il permet de vérifier sa posture, la position de son violon, la tenue de son archet. C’est un excellent outil pour corriger ses défauts, pour visualiser les gestes techniques, pour prendre conscience de son corps. Au début, on peut avoir l’impression de ne pas se reconnaître, voire d’être un peu ridicule. Mais avec le temps, le miroir devient un allié précieux, un professeur silencieux qui ne nous ménage pas mais nous fait toujours progresser.

Enfin, pour ceux qui veulent aller plus loin dans le travail du son, il existe tout une gamme d’accessoires high-tech :

• Des capteurs de vibrations qui s’attachent au chevalet et permettent d’analyser finement la qualité du son.
• Des microphones directionnels qui s’installent près de l’instrument pour un enregistrement optimal.
• Ou encore des logiciels d’analyse sonore qui, couplés à un smartphone ou une tablette, décortiquent la justesse, le rythme, le timbre.

Conclusion

Nous voici arrivés au terme de ce tour d’horizon des accessoires indispensables pour jouer du violon. De l’archet aux cordes en passant par l’épaulière, la mentonnière, les produits d’entretien ou encore les accordeurs, nous avons vu à quel point ces petits objets, souvent négligés, peuvent faire la différence dans notre pratique quotidienne.

Mais attention à ne pas tomber dans le piège du consommateur compulsif ! Un bon accessoire, c’est avant tout un accessoire adapté à ses besoins, à son niveau, à son budget. Mieux vaut un archet bien choisi et bien entretenu qu’une collection d’archets médiocres. Mieux vaut un étui solide et pratique qu’un étui tape-à-l’œil mais peu protecteur. L’important, c’est de choisir des accessoires de qualité, durables, qui vous accompagneront dans la durée et vous permettront de progresser sereinement.

N’oubliez pas non plus que le meilleur accessoire du violoniste… c’est le violoniste lui-même ! C’est sa motivation, sa persévérance, sa curiosité qui feront la différence. Un archet, même le plus beau du monde, ne jouera jamais tout seul. Des cordes, même les plus chères, ne feront pas le travail à votre place. C’est votre engagement personnel, votre plaisir de jouer, votre volonté de progresser qui donneront vie à tous ces accessoires.

Alors, chouchoutez vos accessoires, mais chouchoutez-vous aussi ! Prenez soin de votre posture, de votre technique, de votre musicalité. Soyez à l’écoute de votre corps, de vos sensations, de vos émotions.

Et n’oubliez pas que le plus bel accessoire de votre violon, c’est la musique que vous allez créer avec lui. Les partitions que vous allez déchiffrer, les mélodies que vous allez faire chanter, les émotions que vous allez partager. Aucun accessoire ne remplacera cette dimension artistique et humaine, cette connexion unique entre vous, votre instrument et votre public.

Alors, équipez-vous bien, mais surtout, jouez, vibrez, partagez ! Avec de bons accessoires et une belle passion, votre violon n’aura plus de secret pour vous. Bonne musique à tous !