Partons aujourd’hui à la découverte de l’Erhu, un instrument traditionnel chinois qui a traversé les siècles pour devenir un symbole de la musique orientale. Avec ses deux cordes et son archet, il produit des sonorités émouvantes et expressives qui captivent les auditeurs du monde entier. On vous dit tout sur l’Erhu, bonne lecture !
Pour commencer, d’où vient l’Erhu ?
L’Erhu, souvent appelé le « violon chinois« , trouve ses origines dans la dynastie Tang (618-907). Cet instrument à cordes frottées est issu d’une famille d’instruments appelée huqin, qui signifie littéralement « instrument barbare ». Ce nom témoigne de ses racines dans les cultures nomades du nord de la Chine.
Au fil des siècles, l’Erhu s’est intégré à la culture musicale chinoise, devenant un élément essentiel des opéras traditionnels et des ensembles orchestraux. Sous la dynastie Song (960-1279), il connaît une popularité croissante grâce à sa capacité à exprimer une large gamme d’émotions humaines.
C’est au XXe siècle que l’Erhu gagne véritablement en notoriété, notamment grâce aux efforts de musiciens comme Liu Tianhua. Ce compositeur et interprète a modernisé l’instrument en enrichissant son répertoire avec des compositions plus complexes et variées.
L’Erhu, le violon chinois aux deux cordes
L’Erhu se distingue par sa structure simple mais ingénieuse. Composé principalement d’une caisse de résonance cylindrique recouverte de peau de python, il possède deux cordes tendues le long d’un manche sans frettes. Son archet est unique car il passe entre les deux cordes, ce qui exige une technique particulière pour jouer.
Malgré ses deux seules cordes, l’Erhu est capable de produire une gamme étonnamment large de sons. Sa tessiture couvre presque trois octaves, permettant aux musiciens d’explorer une variété impressionnante de nuances musicales. C’est cette expressivité qui fait sa renommée, lui permettant d’évoquer aussi bien la joie que la mélancolie.
L’Erhu est souvent utilisé pour interpréter des pièces solistes mais trouve également sa place dans les orchestres traditionnels chinois. Il est particulièrement apprécié pour sa capacité à imiter les inflexions vocales humaines, ce qui en fait un choix privilégié pour accompagner le chant.
Comment joue-t-on de l’Erhu ?
Jouer de l’Erhu requiert une maîtrise technique spécifique due à sa construction singulière. Le musicien tient l’instrument verticalement sur sa cuisse gauche tandis que sa main droite manipule l’archet entre les deux cordes.
Cet archet est non détachable, ce qui oblige le joueur à alterner habilement entre pousser et tirer pour produire des sons distincts.
La main gauche quant à elle presse les cordes contre le manche sans frettes pour changer la hauteur des notes. Cette technique permet une grande fluidité dans le jeu et facilite les glissandos caractéristiques du style musical chinois.
L’apprentissage de l’Erhu peut être exigeant, mais il offre en retour une palette sonore riche et expressive. Les musiciens expérimentés sont capables d’utiliser diverses techniques telles que le vibrato ou le trémolo pour enrichir leur interprétation.
Que devient l’Erhu aujourd’hui ?
De nos jours, l’Erhu continue de fasciner les mélomanes du monde entier. Bien que profondément enraciné dans la tradition musicale chinoise, il a su s’adapter aux évolutions contemporaines. Des compositeurs modernes intègrent l’Erhu dans des genres aussi variés que le jazz, la musique électronique ou même le rock, créant ainsi des fusions musicales inédites.
L’Erhu est également un ambassadeur culturel lors des tournées internationales d’orchestres chinois. Ces performances permettent de faire découvrir cet instrument à un public plus large et de renforcer les échanges culturels entre l’Orient et l’Occident.
Son timbre unique séduit souvent ceux qui le découvrent pour la première fois, suscitant un intérêt croissant pour son apprentissage.
En Chine, l’Erhu est enseigné dans de nombreuses écoles de musique et conservatoires. Les jeunes générations sont encouragées à perpétuer cette tradition tout en explorant de nouvelles voies créatives. Cet équilibre entre tradition et modernité assure la pérennité de l’Erhu dans le paysage musical actuel.
3 choses insolites à savoir sur l’Erhu (pour briller en société)
Un instrument qui a voyagé loin
L’Erhu n’est pas resté cantonné à ses origines chinoises. Il a voyagé avec les diasporas asiatiques et s’est intégré dans les musiques traditionnelles d’autres pays asiatiques comme la Corée et le Japon, où il est parfois utilisé dans des contextes musicaux locaux.
Un lien avec la nature
La peau de python utilisée pour recouvrir la caisse de résonance de l’Erhu n’est pas qu’un simple matériau. Cet élément naturel contribue au son distinctif et chaleureux de l’instrument, ajoutant une dimension organique à sa sonorité.
L’influence du cinéma
L’Erhu a gagné en popularité internationale grâce au cinéma. Des films comme « Tigre et Dragon » ont mis en avant ses sonorités émouvantes, contribuant à sa reconnaissance mondiale. Cet instrument a su conquérir Hollywood, devenant un symbole sonore évocateur des paysages asiatiques.
Voilà, vous êtes désormais incollable sur l’Erhu !
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Article proposé par Jordane FEUILLET
Pianiste depuis l'âge de 8 ans et passionné de musique, Jordane FEUILLET chante aujourd'hui dans plusieurs chœurs, où il continue de perfectionner sa voix de ténor. Curieux et amoureux du répertoire classique, il partage avec enthousiasme ses conseils pour accompagner les musiciens débutants et passionnés dans leur apprentissage.