La mort de Piotr Ilitch Tchaïkovski, survenue le 6 novembre 1893, reste l’un des mystères les plus intrigants de l’histoire de la musique classique. Officiellement attribuée au choléra, la disparition soudaine du compositeur russe à l’âge de 53 ans a donné naissance à de nombreuses théories, dont la plus fascinante implique une simple tasse d’eau.
Revenons quelques jours avant sa mort. Tchaïkovski est au sommet de sa gloire. Il vient de diriger avec succès la première de sa Symphonie n°6, la « Pathétique », à Saint-Pétersbourg. L’œuvre, empreinte de mélancolie et considérée par beaucoup comme son testament musical, est acclamée par le public.
Le 2 novembre, Tchaïkovski dîne au restaurant Leiner avec un groupe d’amis. C’est là que se produit l’incident qui va peut-être sceller son destin. Selon les témoignages, le compositeur demande un verre d’eau. Malgré les avertissements de ses compagnons sur les risques de choléra, Tchaïkovski insiste pour boire l’eau non bouillie.
Quelques heures plus tard, les premiers symptômes apparaissent. Douleurs abdominales, vomissements, diarrhée. L’état de Tchaïkovski se détériore rapidement. Les médecins diagnostiquent le choléra, une maladie redoutée qui sévit alors en Russie.
Pendant quatre jours, Tchaïkovski lutte contre la maladie. Son frère Modeste et son neveu Vladimir restent à son chevet. Le 6 novembre, le compositeur s’éteint, laissant le monde musical en deuil.
L’explication officielle de sa mort – le choléra contracté en buvant de l’eau contaminée – semble plausible à première vue. Cependant, des zones d’ombre persistent, alimentant les spéculations.
Certains historiens remettent en question le diagnostic de choléra. Ils soulignent que la progression de la maladie chez Tchaïkovski était inhabituellement rapide. De plus, le fait que ses proches aient pu rester à son chevet sans contracter la maladie soulève des doutes.
Une théorie alternative, qui a gagné en popularité ces dernières années, suggère que Tchaïkovski se serait suicidé. Selon cette hypothèse, le compositeur aurait volontairement bu de l’eau contaminée pour mettre fin à ses jours.
Les partisans de cette théorie avancent plusieurs arguments. Ils pointent la nature mélancolique de sa dernière symphonie, interprétée comme un adieu musical. Ils évoquent aussi les rumeurs sur l’homosexualité de Tchaïkovski, un sujet tabou dans la Russie tsariste, qui aurait pu le pousser au désespoir.
D’autres spéculent sur un possible « suicide forcé ». Selon cette version, Tchaïkovski aurait été contraint de se donner la mort pour éviter un scandale lié à sa sexualité. Un tribunal d’honneur, composé d’anciens camarades de classe, aurait prononcé cette sentence pour préserver la réputation du compositeur et de l’institution.
Ces théories restent cependant controversées. De nombreux spécialistes maintiennent que la mort de Tchaïkovski est simplement due au choléra, comme indiqué dans les rapports officiels.
Quelle que soit la vérité, l’histoire de la tasse d’eau fatale de Tchaïkovski continue de fasciner. Cette anecdote ajoute une dimension tragique à la légende de Tchaïkovski. Elle nous invite à réfléchir sur les pressions sociétales et les tourments personnels que peuvent subir les artistes, même au sommet de leur gloire.
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Article proposé par Jordane FEUILLET
Pianiste depuis l'âge de 8 ans et passionné de musique, Jordane FEUILLET chante aujourd'hui dans plusieurs chœurs, où il continue de perfectionner sa voix de ténor. Curieux et amoureux du répertoire classique, il partage avec enthousiasme ses conseils pour accompagner les musiciens débutants et passionnés dans leur apprentissage.