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La malédiction de la Neuvième : pourquoi les compositeurs redoutent cette symphonie fatidique…

Dans l’histoire de la musique classique, la Symphonie n°9 occupe une place mythique, mais également empreinte de superstition. De nombreux compositeurs ont redouté de franchir ce cap, craignant une mystérieuse « malédiction » liée à ce chiffre.

Mais d’où vient cette idée, et pourquoi la neuvième symphonie semble-t-elle marquer une fin tragique ?

Tout commence avec Ludwig van Beethoven, qui écrit sa Neuvième Symphonie en 1824. Cette œuvre révolutionnaire, avec son final choral inspiré de l’Ode à la joie, est unanimement reconnue comme un sommet de la musique.

Mais Beethoven meurt trois ans plus tard, sans jamais composer de dixième symphonie. Cet événement marque le début de la légende.

La « malédiction » semble se confirmer au fil du temps.

Franz Schubert, autre géant de la musique, meurt en 1828 après avoir achevé sa Neuvième Symphonie (ou « La Grande »).

Anton Bruckner, connu pour ses vastes symphonies, décède avant de finir sa Neuvième, laissant derrière lui une œuvre incomplète.

Gustav Mahler, conscient de cette superstition, tente de contourner la malédiction en écrivant une symphonie non numérotée (son œuvre Le Chant de la Terre). Mais lorsqu’il compose finalement une neuvième symphonie, il meurt avant d’achever sa dixième.

Ces exemples, bien que marquants, pourraient sembler être de simples coïncidences. Pourtant, l’idée de cette malédiction s’est enracinée dans l’imaginaire des compositeurs. Arnold Schoenberg, célèbre pour son approche atonale, déclarait même que la neuvième symphonie était « un mur infranchissable » pour les musiciens.

Cette superstition reflète peut-être autre chose qu’un simple hasard. La neuvième symphonie est souvent considérée comme un aboutissement, une œuvre monumentale dans la carrière d’un compositeur.

Beaucoup la voyaient comme le summum de leur créativité, une tentative de rivaliser avec Beethoven. En ce sens, elle incarnait un défi artistique et émotionnel immense, où l’ombre du génie de Beethoven pesait lourd.

Cependant, certains compositeurs ont bravé la malédiction avec succès. Dmitri Chostakovitch a écrit 15 symphonies, et Philip Glass, compositeur contemporain, en compte 14 à son actif. Ces exemples montrent que la malédiction est davantage un mythe qu’une règle immuable.

La fascination pour la Neuvième Symphonie persiste néanmoins. Elle symbolise à la fois la grandeur et la finitude, la tentative ultime de capturer l’immortalité dans la musique. Pour les compositeurs, elle reste un défi universel, une quête de perfection qui continue de faire rêver et de hanter.

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