Le naufrage du Titanic, dans la nuit glaciale du 14 au 15 avril 1912, est entré dans la légende comme l’une des plus grandes tragédies maritimes de l’histoire. Mais au cœur de ce drame, une autre légende a émergé : celle d’un violoniste héroïque qui aurait continué à jouer jusqu’à son dernier souffle, pour réconforter les passagers et les accompagner dans la mort. Cette figure mythique a un nom : Wallace Hartley, chef d’orchestre du Titanic.

Né en 1878 en Angleterre, Wallace Hartley était un musicien accompli, violoniste et directeur musical réputé. Son engagement sur le Titanic, pour son voyage inaugural, était un honneur et une consécration. Lorsque le paquebot heurta l’iceberg fatal, Hartley rassembla son orchestre dans le salon de première classe et entonna des hymnes et des mélodies apaisantes. Selon les témoignages des survivants, il continua à jouer jusqu’à la fin, alors même que le navire sombrait, dans un geste d’abnégation et de courage qui marqua les esprits.
L’instrument qui l’accompagna dans ce dernier concert n’était pas un violon ordinaire. C’était un violon de facture allemande, offert par sa fiancée Maria Robinson. Ce violon, Hartley l’avait emporté avec lui sur le Titanic, comme un porte-bonheur et un souvenir de son amour. Pendant le naufrage, il devint le symbole de sa résilience et de son dévouement. Et pourtant, après la tragédie, il disparut, englouti avec son propriétaire dans les profondeurs de l’océan.
Le violon du Titanic, contre toute attente, ne resta pas englouti dans les profondeurs de l’océan. Lorsque le corps du musicien fut repêché, deux semaines après le naufrage, on découvrit une valise en cuir sanglée autour de sa taille. À l’intérieur, miraculeusement préservé grâce au gilet de sauvetage de Hartley, se trouvait son précieux instrument. Cette relique du drame fut remise à Maria Robinson, la fiancée éplorée du violoniste. À sa mort en 1939, le violon du Titanic passa entre les mains de la fanfare de l’Armée du Salut, avant d’échouer dans une maison du Yorkshire, en Angleterre.

Ce n’est qu’en 2006, près d’un siècle après la tragédie, que le violon du Titanic refit surface publiquement. Son authenticité, d’abord mise en doute, fut finalement établie grâce à un faisceau d’indices historiques et de traces physiques. La vente aux enchères de l’instrument en 2013, pour la somme record de 1,7 million de dollars, scella sa valeur inestimable, tant sur le plan matériel que symbolique.