Qui n’a jamais été ému et transporté par les compositions géniales de Ludwig van Beethoven ? Près de deux siècles après la mort de ce titan de la musique classique, une étude génétique menée en avril 2023 sur des cheveux de Beethoven livre des révélations surprenantes. Des découvertes inattendues qui lèvent le voile sur certains mystères de sa santé et de son ascendance.
C’est une mèche de cheveux, prélevée sur Beethoven peu après sa disparition un jour orageux de mars 1827, qui a permis ces avancées scientifiques. L’analyse de l’ADN qu’elle contenait a d’abord permis d’éclaircir les circonstances du décès prématuré du compositeur à 56 ans.
Contrairement à une théorie répandue, ce n’est pas un empoisonnement au plomb qui l’a emporté, mais plus probablement une infection par le virus de l’hépatite B, aggravée par une consommation excessive d’alcool. Une habitude malheureusement courante à une époque où le lien entre cirrhose et abus d’alcool n’était pas établi.
Si ces résultats lèvent le voile sur la fin de vie du compositeur, d’autres mystères demeurent. Les chercheurs n’ont pas pu identifier les causes de la surdité qui a progressivement affecté Beethoven à partir de ses 26 ans, jusqu’à le rendre quasiment sourd à la fin de sa vie. Ses problèmes intestinaux récurrents et ses douleurs abdominales chroniques n’ont pas non plus trouvé d’explication dans son génome capillaire. Des questions qui continueront de hanter et d’intriguer les passionnés du compositeur.
Mais la véritable surprise de l’étude concernait l’ascendance paternelle de Beethoven. En analysant son chromosome Y et en le comparant à celui de descendants actuels de sa lignée paternelle, les généticiens ont constaté une discordance. Ce qui signifie qu’il y a eu un événement « non paternel », autrement dit que le père biologique de l’un des ancêtres de Beethoven n’était pas celui attendu ! Il faut remonter loin pour trouver à quel moment cette incohérence s’est produite : entre la naissance de Hendrik van Beethoven, arrière-arrière-grand-père de Ludwig né vers 1572 en Belgique, et celle du compositeur en 1770 en Allemagne.
Cette étude démontre comment de simples cheveux peuvent, grâce aux progrès de la génétique, livrer des informations insoupçonnées longtemps après la mort d’un individu. Mais attention aux reliques trompeuses : les scientifiques ont aussi analysé une mèche longtemps attribuée à Beethoven avant de s’apercevoir qu’elle provenait en réalité d’une femme inconnue ! Cela rappelle l’importance d’authentifier rigoureusement ce type d’échantillon…
En définitive, ces analyses posthumes de l’ADN de Beethoven nous entraînent au cœur de l’intimité du génie. Elles éclairent sa fin de vie d’un jour nouveau, soulèvent le voile sur une possible histoire familiale mouvementée, tout en préservant une part de mystère. De quoi continuer à rêver en écoutant les chefs-d’œuvre d’un compositeur qui n’a pas fini de nous émerveiller.
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