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Les bases de la respiration pour jouer de la clarinette

Le souffle est le moteur de la clarinette. Sans une respiration efficace, impossible de produire un beau son, de tenir les phrases ou de jouer avec expression. 😮‍💨

Mais comment bien respirer quand on joue de cet instrument à vent ? Quels sont les mécanismes en jeu et les techniques à développer ?

Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les bases d’une respiration optimale au service de votre jeu. Vous apprendrez à comprendre votre système respiratoire, à travailler votre souffle par des exercices ciblés et à l’adapter à différentes situations musicales.

Comprendre le mécanisme de la respiration

Avant de parler clarinette, il est important de bien comprendre comment fonctionne la respiration en général.

Commençons par une petite leçon d’anatomie.

Les organes clés de la respiration sont les poumons. Situés dans la cage thoracique, ils sont chargés de faire circuler l’air dans le corps. Leur fonctionnement repose sur deux muscles essentiels : le diaphragme et les muscles intercostaux.

anatomie systeme respiratoire

Le diaphragme est le muscle principal de la respiration. C’est une sorte de dôme situé sous les poumons, qui sépare le thorax de l’abdomen. Quand il se contracte, il s’abaisse et agrandit le volume de la cage thoracique, permettant aux poumons de se remplir d’air : c’est l’inspiration. Quand il se relâche, il remonte et comprime les poumons, expulsant l’air : c’est l’expiration.

muscles intercostaux

Les muscles intercostaux, eux, sont situés entre les côtes. Ils permettent d’élever ou d’abaisser la cage thoracique pour amplifier les mouvements du diaphragme. Ils jouent donc un rôle complémentaire dans le remplissage et la vidange des poumons.

À la clarinette, c’est l’expiration qui nous intéresse le plus, car c’est elle qui produit le son en faisant vibrer l’anche. Mais pour bien expirer, il faut d’abord bien inspirer ! Les deux temps de la respiration sont étroitement liés et doivent être travaillés ensemble.

D’ailleurs, vous avez peut-être entendu parler de deux types de respiration : la respiration abdominale (ou ventrale) et la respiration thoracique (ou costale). La première met l’accent sur le mouvement du diaphragme et du ventre, tandis que la seconde sollicite davantage les muscles intercostaux et le haut du corps.

En réalité, une bonne respiration combine les deux ! Pour la clarinette, on cherchera une respiration ample et profonde, qui mobilise à la fois l’abdomen et la cage thoracique. C’est ce qu’on appelle la respiration complète. Elle permet de stocker un maximum d’air sans créer de tensions dans le corps.

Vous l’aurez compris, bien respirer, c’est d’abord prendre conscience des mécanismes en jeu et de leur complémentarité. Une fois ces bases posées, il est temps de passer à la pratique !

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Pour bien visualiser le travail du diaphragme, allongez-vous sur le dos, les genoux pliés, et posez un livre sur votre ventre. En inspirant profondément, vous verrez le livre se soulever, et en expirant, vous le verrez redescendre. Cet exercice vous aidera à prendre conscience du rôle central du diaphragme dans la respiration abdominale.

Travailler sa respiration au service du jeu

Maintenant que nous avons vu la théorie, place aux exercices pour muscler votre souffle ! L’objectif est de développer une respiration ample, régulière et maîtrisée, véritable carburant de votre jeu. 

Commencez par des exercices à vide, sans l’instrument.

Debout, les épaules détendues, posez une main sur votre ventre et l’autre sur votre poitrine :

  • Inspirez profondément par le nez en gonflant d’abord le ventre, puis la cage thoracique.
  • Expirez ensuite par la bouche en rentrant le ventre.

Cherchez une sensation d’ouverture et de relâchement. Répétez cet exercice plusieurs fois en allongeant progressivement la durée des respirations.

Amusez-vous aussi à faire varier le débit de l’air lors de l’expiration. Soufflez tantôt de manière longue et continue, comme pour faire durer une bougie sans l’éteindre, tantôt de manière courte et rapide, par petites saccades. Ces variations de vitesse et de volume vous seront très utiles pour gérer vos nuances et vos articulations. 

Enfin, entraînez-vous à faire la liaison entre respiration et émission du son. Inspirez calmement, puis placez l’embouchure entre vos lèvres et expirez comme si vous souffliez dans l’anche de votre clarinette. Cherchez la bonne position pour un son rond et stable. Graduez le débit d’air pour obtenir un crescendo puis un decrescendo. Enchaînez ensuite plusieurs sons en faisant des allers-retours entre l’instrument et une respiration abdominale.

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Pour muscler votre souffle en douceur, pensez au yoga ! Des postures comme la chandelle ou le cobra favorisent une respiration ample et profonde, tout en étirant les muscles respiratoires. Quant aux techniques de pranayama (contrôle du souffle), elles vous apprendront à allonger vos expirations et à gérer consciemment votre débit d’air.

Une fois que vous vous sentez à l’aise, il est temps d’appliquer tout cela au répertoire !

Lorsque vous travaillez un morceau, analysez bien la longueur des phrases et les moments opportuns pour respirer. N’attendez pas d’être à court de souffle pour inspirer, anticipez ! Placez des respirations aux endroits stratégiques : entre deux phrases musicales, avant un grand intervalle, après un silence… Tout en respectant le phrasé et le rythme.

Vous constaterez aussi que certains passages demandent plus d’air que d’autres, notamment les nuances fortes et le registre aigu. Prévoyez une respiration plus ample avant d’attaquer ces zones, quitte à couper une note un peu plus tôt pour vous laisser le temps. Inversement, économisez votre air lors des passages piano ou des notes tenues.

Bien coordonner respiration et doigtés demande un peu d’anticipation et de souplesse, mais c’est la clé d’une interprétation fluide et naturelle. Avec de l’entraînement, ces réflexes deviendront de plus en plus intuitifs.

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Adapter sa respiration aux différentes situations de jeu

Maintenant que vous avez acquis de bons réflexes respiratoires, il est temps de les adapter aux différents contextes musicaux. Car jouer assis en orchestre, debout en solo ou en marchant en harmonie ne sollicite pas exactement les mêmes muscles !

Commençons par la position assise, la plus fréquente en orchestre ou en musique de chambre :

  • Veillez à garder le dos droit et les épaules détendues, sans vous affaisser sur votre chaise.
  • Placez les pieds à plat au sol pour favoriser une respiration abdominale.
  • Si besoin, utilisez un cousin ou un rehausseur pour ajuster votre hauteur et éviter les tensions dans le cou et le dos.
  • Et profitez des mesures de pause pour vous étirer discrètement et relâcher les muscles sollicités.

En position debout, l’enjeu est de trouver un bon ancrage au sol tout en conservant une posture souple et ouverte :

  • Répartissez équitablement votre poids sur vos deux pieds légèrement écartés.
  • Déverrouillez vos genoux et relâchez votre bassin pour permettre au diaphragme de descendre lors de l’inspiration.
  • Si vous avez tendance à vous crisper, n’hésitez pas à vous balancer doucement d’une jambe sur l’autre ou à plier les genoux aux moments des respirations.

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Pour éviter les tensions dans le haut du corps en position debout, pensez à bien ancrer vos pieds au sol et à trouver votre centre de gravité. Imaginez un fil qui vous tire vers le haut depuis le sommet du crâne, tout en enracinant vos pieds. Cette verticalité évitera un cambrement excessif du dos et libérera votre cage thoracique. Votre clarinette se positionnera alors naturellement, sans crispation de la nuque ou des épaules.

Outre la question de la posture, la respiration du clarinettiste doit aussi s’adapter au caractère de la musique et au phrasé.

Ainsi, un legato demandera un souffle continu et dosé, alors qu’un détaché se jouera avec des attaques franches et précises. De même, une nuance forte nécessitera une colonne d’air plus rapide et puissante, tandis qu’un pianissimo se fera en retenant l’air. Soyez à l’écoute de ces variations de débit, de longueur et d’intensité du souffle, qui font toute l’expressivité de votre interprétation.

Enfin, n’oubliez pas que la respiration sert aussi à récupérer, physiquement et mentalement. Après un passage intense ou technique, profitez d’une mesure de pause pour reprendre votre souffle et évacuer la tension. Relâchez vos épaules, soufflez doucement, étirez vos doigts. Ces micros temps de décompression sont essentiels pour aborder la suite avec un vent nouveau !

Conclusion

Nous voilà au terme de notre voyage au cœur de la respiration du clarinettiste. Vous l’aurez compris, le souffle est un élément aussi essentiel que subtil dans notre pratique instrumentale.

Il est à la fois le support de notre sonorité, le moteur de notre phrasé et le vecteur de notre expression musicale. En le travaillant avec conscience et régularité, en l’adaptant avec souplesse aux différentes situations de jeu, vous poserez les bases d’un jeu ample, maîtrisé et nuancé.

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