Apprendre la clarinette à l’âge adulte : un guide pour débuter en toute confiance

Vous rêvez de vous mettre à la clarinette mais vous pensez qu’il est trop tard ? Détrompez-vous ! Il n’y a pas d’âge pour apprendre un instrument et se faire plaisir. Avec de la motivation, de la patience et de bons conseils, vous pouvez tout à fait débuter la clarinette à l’âge adulte.

Dans cet article, nous vous donnons toutes les clés pour vous lancer dans cette belle aventure musicale. Nous verrons d’abord comment bien choisir votre clarinette et vos accessoires, puis comment trouver un enseignement adapté. Ensuite, nous détaillerons les fondamentaux techniques et musicaux à acquérir pour progresser sereinement.

Se lancer dans l’aventure de la clarinette

Les avantages de débuter la clarinette à l’âge adulte

Contrairement aux idées reçues, commencer la clarinette à l’âge adulte présente de nombreux avantages. Tout d’abord, vous êtes plus mature et autonome qu’un enfant. Vous savez pourquoi vous voulez apprendre, vous êtes plus motivé(e) et organisé(e). Vous pouvez choisir votre rythme et vos objectifs, sans subir la pression scolaire ou parentale.

Ensuite, votre capacité de concentration et de compréhension est plus grande. Vous assimilez plus vite les explications théoriques et vous faites plus facilement le lien avec la pratique. Votre expérience de la vie vous aide aussi à exprimer vos émotions et votre sensibilité dans votre jeu.

Enfin, apprendre la clarinette est un formidable moyen de vous faire plaisir, de vous évader du quotidien, de rencontrer de nouvelles personnes. C’est un enrichissement personnel et social qui n’a pas de prix. Alors, n’ayez pas peur de vous lancer, c’est toujours le bon moment !

Choisir sa clarinette

Pour bien débuter la clarinette, il est important de choisir un instrument de qualité et adapté à votre morphologie.

Il existe différents types de clarinettes : en tant que débutant adulte, mieux vaut opter pour une clarinette soprano en si bémol. C’est la plus polyvalente et la plus abordable. Elle permet de jouer dans la plupart des styles musicaux : classique, jazz, klezmer, variété…

Côté marques, il y a l’embarras du choix !

Les marques de clarinette les plus réputées sont les françaises Buffet Crampon et Selmer et le japonais Yamaha. Mais il existe aussi d’excellents fabricants moins connus et moins chers, comme Jupiter, Suzuki ou Stagg.

Pour faire votre choix, il est conseillé d’essayer plusieurs modèles de clarinette en magasin, avec l’aide d’un vendeur spécialisé. Il pourra vous guider en fonction de votre budget (comptez entre 300€ et 1300€ pour une clarinette d’étude), de votre niveau et de vos attentes. N’hésitez pas à comparer le son, la justesse, la réactivité des différentes clarinettes. Vous pouvez aussi demander l’avis de votre professeur s’il en a l’habitude.

Découvrez notre guide complet sur le prix & budget à prévoir pour une clarinette.

Les accessoires indispensables

Une clarinette ne suffit pas, il faut aussi prévoir quelques accessoires essentiels pour bien en jouer. En premier lieu, il vous faut un bec, des anches et une ligature adaptés à votre instrument et à votre niveau.

Le bec est la pièce sur laquelle on fixe l’anche et qui reçoit le souffle. Il en existe en ébonite (les plus courants), en bois, en verre ou en cristal. Les marques les plus connues sont Vandoren, Selmer, Yamaha. Pour débuter, choisissez un bec ouvert et confortable, comme le Vandoren B45.

Les anches sont le moteur sonore de la clarinette. Elles font vibrer la colonne d’air pour produire le son. Les meilleures sont en roseau naturel, mais il en existe aussi en fibre synthétique. On les classe par numéro de force (de 1 à 5). En tant que débutant, prenez des anches souples (1,5 ou 2) pour ne pas vous décourager. Les marques les plus fiables sont Vandoren et Rico, D’Addario.

La ligature est le système qui maintient l’anche sur le bec. Elle doit être solide mais souple pour ne pas étouffer les vibrations. Il en existe en cuir, en métal ou en tissu. Choisissez-en une facile à clipser, comme les BG ou les Bonade.

Autres accessoires nécessaires :

• Un étui pour ranger et protéger votre clarinette (rigide ou souple selon vos déplacements)
• Un chiffon en microfibre pour nettoyer l’instrument après usage.
• Un écouvillon pour sécher l’intérieur.
• De la graisse et de l’huile pour lubrifier les mécanismes. Vous trouverez des « kit de nettoyage » tout prêts en magasin.

Trouver un professeur ou un cours adapté

Reste une question fondamentale : comment apprendre ?

La clarinette est un instrument complexe qui demande un minimum d’encadrement, au moins au début. Il existe plusieurs possibilités selon votre situation et vos envies : 

• Prendre des cours particuliers avec un professeur expérimenté. C’est la formule la plus personnalisée et la plus efficace, mais aussi la plus chère (entre 20€ et 50€ la séance). Renseignez-vous dans les écoles de musique, les conservatoires ou les petites annonces pour trouver un prof près de chez vous. 
• Suivre des cours collectifs dans une école de musique ou une association. C’est un bon compromis entre le suivi individuel et la dynamique de groupe. Les tarifs sont plus abordables et vous pouvez travailler en ensemble. Vérifiez bien les prérequis et les créneaux horaires avant de vous inscrire.
• Apprendre en autodidacte avec des méthodes et des tutoriels. C’est la solution la plus économique et la plus souple, mais aussi la plus risquée. Sans contrôle extérieur, vous pouvez vite prendre de mauvaises habitudes ou vous décourager. Si vous choisissez cette voie, soyez très rigoureux et progressif.

L’idéal est de combiner un suivi régulier avec un professeur (au moins une à deux fois par mois) et un travail personnel étayé par de bons outils. Votre motivation et votre plaisir feront le reste !

Acquérir les fondamentaux de la clarinette

La position et le maintien de l’instrument

Pour bien jouer de la clarinette, il faut adopter une posture stable et détendue. Tenez-vous droit, les pieds légèrement écartés, les épaules basses, la tête droite. Placez la clarinette en diagonal devant vous, le pavillon vers le bas, le barillet vers la droite. 

• Votre main gauche se pose en haut, sur le barillet et les clés du haut.
• Votre pouce soutient le poids de l’instrument par en dessous.
• Vos autres doigts sont arrondis et détendus sur les trous et les clés.
• Votre main droite se place en bas, sur les clés du bas.
• Votre pouce droit est placé sur le support prévu à cet effet, derrière l’instrument.

Ne crispez pas vos doigts, ne serrez pas la clarinette. Elle doit être en équilibre entre vos mains, sans tension. Vous pouvez utiliser une sangle ou une pique pour soulager le poids si besoin.

L’important est de trouver une position confortable et naturelle, qui vous permette de bouger les doigts avec agilité.

L’embouchure et le souffle

L’embouchure est la façon dont vous placez votre bouche sur le bec pour souffler dans la clarinette. C’est un point clé pour obtenir un beau son, sans couacs ni canards. Placez vos dents supérieures sur le haut du bec, en laissant dépasser un petit bout d’anche. Refermez doucement vos lèvres sur les côtés du bec, en les rentrant légèrement vers l’intérieur (comme pour dire « ou »). 

Votre lèvre inférieure doit recouvrir vos dents du bas pour ne pas mordre l’anche. Votre menton est plat et détendu. Ne pincez pas trop fort, laissez l’anche vibrer librement sous la pression de l’air. Trouvez le juste équilibre entre tenue et souplesse.

Pour bien souffler, inspirez profondément par le ventre, puis expirez avec un filet d’air continu et régulier dans l’instrument. Vos joues ne doivent pas gonfler, l’air doit passer directement de votre gorge à la clarinette. Imaginez que vous voulez faire bouger une feuille de papier placée à 20 cm devant vous. Soufflez sans à-coups, sans forcer, en soutenant l’air avec votre diaphragme.

Le doigté et les premières notes

Sur la clarinette, chaque note correspond à une combinaison de trous bouchés ou ouverts par les doigts. Il existe des doigtés de base pour les notes naturelles, et des doigtés plus complexes pour les altérations (dièses et bémols). Au début, concentrez-vous sur les notes naturelles et les doigtés les plus simples.

Commencez par le si grave (toutes les clés fermées), puis enchaînez avec le la (clé 1 ouverte), le sol (clés 1 et 2), le fa (clés 1, 2, 3), le mi (clés 1, 2, 3, 4), le ré (clés 1, 2, 3, 4, 5) et enfin le do (toutes les clés ouvertes). Référez-vous à un tableau de doigtés pour visualiser les positions.

Une fois ces notes maîtrisées, vous pouvez aborder des petites mélodies faciles, comme Au clair de la lune ou Frère Jacques. Jouez lentement, en décomposant chaque note, en veillant à la justesse et à la régularité du son. Puis augmentez progressivement le tempo et l’ambitus (l’écart entre la note la plus grave et la plus aiguë).

N’hésitez pas à vous aider de partitions simplifiées pour apprendre à lire la musique en même temps. Repérez la clé de sol, les notes sur la portée, les rythmes de base (rondes, blanches, noires, croches). Déchiffrez de petits extraits chaque jour pour vous familiariser avec le solfège.

Découvrez notre guide sur les doigtés de la clarinette.

Les exercices et le répertoire pour progresser

Pour progresser régulièrement à la clarinette, il est important de suivre une méthode structurée et de travailler avec rigueur. Prévoyez des séances de 20 à 30 minutes par jour, en alternant les exercices techniques et le travail du répertoire.

Pour la technique, vous pouvez utiliser des méthodes progressives comme Le Klosé (éditions Leduc), L’A.B.C. du jeune clarinettiste (Guy Dangain) ou La clarinette classique (Jean-Noël Crocq). Vous y trouverez des gammes, des arpèges, des exercices de mécanisme et de sonorité pour développer votre vélocité et votre qualité de jeu.

Pour le répertoire, piquez dans les nombreux recueils de mélodies et de pièces faciles pour clarinette : Les classiques favoris (Ricordi), Clarinet Debut (Trinity College), Play Clarinet Today (Hal Leonard)… Choisissez des morceaux à votre portée, qui vous plaisent et vous motivent. N’hésitez pas à écouter différentes interprétations pour vous imprégner du style.

Notez vos progrès dans un carnet, enregistrez-vous régulièrement pour mieux vous entendre. Fixez-vous des objectifs à court et moyen terme, comme apprendre un morceau par mois, participer à une audition, rejoindre un ensemble…

La clé, c’est la régularité et la persévérance. Chaque difficulté surmontée est une victoire !

Surmonter les difficultés courantes

Comme tout apprentissage, la clarinette comporte des moments de découragements et de frustration. Il est normal de rencontrer des difficultés, de stagner, voire de régresser parfois. L’important est de ne pas baisser les bras et de chercher des solutions.

Parmi les problèmes les plus courants chez les débutants adultes, on trouve :

• Le son qui canarde, qui couine ou qui craque. Souvent, c’est un problème d’anche trop dure ou abîmée, de trop de pression sur l’embouchure ou de manque de souffle. Changez d’anche, détendez vos lèvres, soufflez plus doucement.
• Les doigts qui accrochent, qui glissent ou qui ont du mal avec certains enchaînements. C’est normal, la coordination et la précision viennent avec la pratique. Isolez le passage, travaillez-le au ralenti, puis accélérez progressivement. Votre cerveau et vos muscles vont s’habituer.
• Le découragement face au rythme de progression. Vous avez l’impression de ne pas avancer assez vite, de ne pas jouer comme vous voulez. Fixez-vous des attentes réalistes selon votre temps disponible. Visez le progrès, pas la perfection. Votre plaisir doit primer sur la performance.
• Les douleurs physiques liées à une mauvaise posture ou une crispation. Si vous avez mal aux bras, au cou, au dos ou aux lèvres, c’est que votre position n’est pas optimale. Ajustez la hauteur et l’inclinaison de votre clarinette, détendez vos épaules et votre mâchoire. Faites des pauses régulières pour vous étirer.
• Le trac au moment de jouer devant d’autres personnes. Même en petit comité, il est intimidant de s’exposer quand on débute. Dédramatisez l’enjeu, concentrez-vous sur votre plaisir de jouer. Commencez par des prestations très courtes, puis allongez-les. Votre confiance va grandir avec l’expérience.

N’hésitez pas à en parler à votre professeur ou à d’autres clarinettistes. Vous verrez que vous n’êtes pas le seul à connaître ces obstacles, et vous trouverez de précieux conseils pour les dépasser. La clarinette est une école de patience et d’humilité !

Conclusion

Apprendre la clarinette à l’âge adulte est une merveilleuse aventure, riche en découvertes et en émotions.

Avec de la passion, de la méthode et de l’indulgence envers vous-même, vous pouvez réaliser votre rêve musical à tout âge.

Alors lancez-vous, soufflez, persévérez !

La clarinette est un instrument qui se mérite, mais qui vous le rendra au centuple. Bonne route sur le chemin des anches !