Accorder un violoncelle n’est pas toujours une tâche aisée. Il faut connaître les notes de référence, maîtriser les techniques d’accordage et avoir le bon matériel. Dans cet article, nous vous proposons un guide simple et progressif pour apprendre à accorder votre violoncelle en toute confiance. Principes, étapes, astuces : on vous dit tout !
Les principes de base de l’accordage
Les notes de référence et l’ordre des cordes
Avant toute chose, il est bon de rappeler les fondamentaux théoriques de l’accordage du violoncelle. Un point important à ne pas oublier est que le violoncelle est accordé en quintes, c’est-à-dire que chaque corde est séparée de la suivante par un intervalle de quinte juste.
En partant de la corde la plus grave à la plus aiguë, les notes de référence sont :
- La corde IV (Do) : do2
- La corde III (Sol) : sol2
- La corde II (Ré) : ré3
- La corde I (La) : la3
Voici un excellent schéma explicatif proposé par le site « Apprendre le violoncelle » :

Ces notes correspondent à la hauteur réelle des cordes à vide, sans doigté sur la touche. Elles servent de base pour l’accordage et le repérage auditif. Il est important de les mémoriser et de pouvoir les chanter ou les fredonner intérieurement.
L’ordre d’accordage traditionnel consiste à partir de la corde III (Sol), qui sert de référence centrale, puis à accorder successivement la corde IV (Do), la corde II (Ré) et enfin la corde I (La). Cela permet d’avoir des repères stables et de proche en proche.
Bien sûr, il existe d’autres méthodes d’accordage, en partant de la corde la plus grave ou la plus aiguë par exemple. Mais la méthode III-IV-II-I reste la plus répandue et la plus pédagogique pour les débutants. C’est celle que nous détaillerons ici.
Les techniques d’accordage : oreille, piano, accordeur
Une fois les notes de référence en tête, il faut choisir sa technique d’accordage.
Il en existe trois principales, chacune avec ses avantages et ses limites :
- L’accordage à l’oreille : c’est la méthode la plus naturelle et instinctive. Elle consiste à écouter attentivement les notes produites par les cordes et à les ajuster en tournant les chevilles jusqu’à obtenir la hauteur voulue. Cela demande un peu de pratique et de concentration, mais c’est excellent pour développer sa justesse et sa mémoire auditive. Avec de l’entraînement, on arrive à reconnaître les quintes justes et les unissons de manière très fine.
- L’accordage au piano : si vous avez accès à un piano bien accordé, c’est une excellente référence pour accorder votre violoncelle. Il suffit de jouer sur le piano les notes correspondantes aux cordes à vide (do2, sol2, ré3, la3) et d’accorder votre instrument en comparant les hauteurs. C’est une méthode très fiable et précise, à condition que le piano soit lui-même bien réglé.
- L’accordage à l’accordeur électronique : de plus en plus de violoncellistes utilisent un accordeur électronique, aussi appelé tuner. C’est un petit boîtier muni d’un microphone qui détecte la hauteur de la note jouée et indique si elle est trop basse, trop haute ou juste par rapport à la fréquence de référence. C’est un outil très pratique et rapide pour accorder son instrument, surtout dans des environnements bruyants. Les modèles récents sont très performants et abordables.
À vrai dire, l’idéal est de pouvoir combiner ces trois techniques selon les situations et de les maîtriser progressivement. L’oreille reste le meilleur juge de la justesse, mais le piano et l’accordeur sont de précieux auxiliaires, notamment pour les débutants. Ils permettent de vérifier et de corriger son accordage en toute autonomie.
Les étapes pour bien accorder son violoncelle
La préparation de l’instrument et du matériel
Avant de se lancer dans l’accordage proprement dit, il est essentiel de préparer son violoncelle et son matériel. C’est un préalable indispensable pour travailler dans de bonnes conditions et éviter les désagréments.
D’abord, vérifiez que votre instrument est en bon état général : cordes, chevilles, chevalet, cordier… tout doit être propre, en place et en état de marche. Changez les cordes usées ou cassées, resserrez les chevilles qui ont du jeu, ajustez le chevalet s’il est de travers. Un instrument bien entretenu sera plus facile et agréable à accorder.
Ensuite, rassemblez votre matériel d’accordage : piano, accordeur électronique, diapason, etc. Vérifiez qu’il est lui aussi en bon état et opérationnel. Installez-vous dans un endroit calme, avec une bonne position et une bonne luminosité.
Enfin, prenez quelques minutes pour vous détendre et vous concentrer. L’accordage demande de la patience, de la minutie et de l’écoute. Il faut être dans de bonnes dispositions physiques et mentales pour bien le réussir. Respirez profondément, étirez-vous, visualisez les gestes et les sons avant de commencer.
L’accordage de la première corde et des suivantes
Maintenant que vous êtes prêt, passons à l’accordage proprement dit. Rappelez-vous l’ordre des cordes, de la plus grave à la plus aiguë : IV (Do) – III (Sol) – II (Ré) – I (La). Respecter cet ordre est important pour garder des repères stables.
- Accordez d’abord la corde IV (Do) en vous référant à un piano, un accordeur, ou votre oreille. Faites sonner la note do2 et tournez doucement la cheville de la corde IV jusqu’à atteindre la même hauteur. Soyez délicat et précis dans votre geste, ajustant un quart de tour à la fois pour éviter de trop tendre la corde, au risque de la casser.
- Ensuite, passez à la corde III (Sol). Pour cela, jouez la corde IV à vide et appuyez votre index sur la corde III à la 7e position de la touche pour obtenir un sol2. Accordez la corde III jusqu’à obtenir cette note, de façon à ce qu’elle sonne en quinte juste avec la corde IV.
- Procédez ensuite à l’accordage de la corde II (Ré). Jouez la corde III (Sol) à vide et appuyez votre index sur la corde II à la 7e position pour obtenir un ré3. Les deux notes doivent donner une quinte juste (sol2-ré3). Ajustez la cheville de la corde II jusqu’à ce que les deux cordes sonnent ensemble harmonieusement.
- Enfin, accordez la corde I (La). Pour ce faire, jouez la corde II (Ré) à vide et appuyez votre index sur la corde I à la 7e position pour obtenir un la3. Visez une quinte juste (ré3-la3) en ajustant la cheville de la corde I.
Votre violoncelle devrait maintenant être accordé !
Les vérifications et les ajustements finaux
Il est toujours bon de vérifier son accordage une fois qu’on pense avoir terminé. Les oreilles et les doigts peuvent jouer des tours, surtout quand on est concentré longtemps sur les mêmes notes.
Pour cela, n’hésitez pas à jouer une gamme, un arpège ou un morceau facile sur toute l’étendue de la touche. Cela vous permettra de tester la justesse des différentes positions et de repérer d’éventuels désaccords. Si une corde vous semble fausse à certains endroits, réajustez-la légèrement en conséquence.
Vous pouvez aussi vérifier l’accordage en jouant des doubles cordes (deux cordes à la fois) ou des accords. Les quintes, les quartes et les octaves sont de bons indicateurs d’une bonne harmonie générale. Si ça « sonne faux », c’est qu’il faut encore affiner certaines notes.
Enfin, pensez à réaccorder régulièrement votre violoncelle au cours de votre session de jeu. Avec les changements de température, d’hygrométrie, la tension des cordes et la pression des doigts, l’instrument peut se désaccorder naturellement. Une petite vérification toutes les 15-20 minutes vous évitera de mauvaises surprises.
Avec le temps et l’habitude, vous développerez des automatismes et une sensibilité de plus en plus fine pour accorder votre violoncelle. Vous saurez reconnaître les hauteurs au quart de ton près et rectifier les décalages en un tournemain. L’accordage deviendra un réflexe, un rituel précieux avant chaque moment musical.
Conclusion
Vous l’aurez compris, bien accorder son violoncelle est à la fois une science et un art. Cela demande de la méthode, de la précision et de la persévérance, mais aussi de l’instinct, du ressenti et une bonne connexion avec son instrument. C’est un apprentissage progressif, qui se nourrit de connaissances théoriques et de beaucoup de pratique.
Alors, n’hésitez pas à vous entraîner régulièrement, à chercher la justesse encore et toujours. Votre violoncelle et vos oreilles vous en seront reconnaissants !
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