Vous avez craqué pour un violoncelle et vous rêvez d’en jouer ? Avant toute chose, il est bon de rappeler que cet instrument magnifique nécessite quelques accessoires essentiels pour déployer tout son potentiel et vous permettre de progresser dans de bonnes conditions.
Dans cet article, nous passerons en revue les 8 accessoires incontournables du violoncelliste, en vous expliquant leur rôle, leurs caractéristiques et leurs critères de sélection. Vous l’aurez compris, un peu de matériel et beaucoup de motivation : voici la recette pour débuter du bon pied au violoncelle !
L’archet : le prolongement de la main du violoncelliste
Commençons par le commencement : l’archet. C’est lui qui, frotté sur les cordes, va produire le son si caractéristique du violoncelle. On peut dire sans détour que c’est le prolongement naturel de la main et du bras du musicien. D’une certaine manière, on pourrait même affirmer que le choix de l’archet est presque aussi important que celui de l’instrument lui-même !
Traditionnellement fait de bois de Pernambouc et de crins de cheval, l’archet doit allier légèreté, souplesse et résistance.
Sa qualité se juge à plusieurs critères : l’équilibre, la courbure, l’élasticité, la longueur et la tension du crin. Un bon archet permet un jeu fluide, précis et nuancé, du pianissimo au fortissimo. Un archet médiocre donnera un son rêche, faible et peu contrôlable.

Il existe différentes gammes d’archets, des modèles d’étude aux archets de soliste. Les prix varient de quelques dizaines à plusieurs milliers d’euros. Si vous débutez, un archet intermédiaire en bois de Brésil fera très bien l’affaire. Évitez juste le premier prix, souvent trop léger et peu fiable. Demandez conseil à votre luthier ou à votre professeur pour trouver l’archet qui correspond à votre niveau et à votre budget.
L’entretien de l’archet passe par trois gestes simples mais essentiels :
- Détendre le crin après chaque utilisation pour préserver sa tension.
- Le nettoyer régulièrement avec un chiffon sec pour enlever la colophane.
- Faire remécher l’archet tous les 6 mois à 1 an pour lui redonner de la vigueur.
Les cordes : un choix majeur pour la qualité du son
Poursuivons notre tour d’horizon avec les cordes, qui sont au violoncelle ce que les cordes vocales sont au chanteur : la source première du son. Il est vrai qu’on a parfois tendance à les négliger, à les considérer comme un consommable sans importance. Grave erreur ! Une corde de mauvaise qualité ou mal adaptée peut ruiner le meilleur des violoncelles.
Rappelons ici que le violoncelle possède 4 cordes accordées en quintes : do, sol, ré, la.
Traditionnellement en boyau, elles sont aujourd’hui majoritairement en acier ou en synthétique (nylon, perlon, titanium). Chaque matériau a ses avantages et ses inconvénients en termes de son, de confort de jeu et de durabilité. L’acier sonne plus brillant et projette bien, mais est dur sous les doigts. Le synthétique est plus doux et tient mieux l’accord, mais peut manquer de complexité harmonique. Le boyau reste le choix des puristes pour son timbre chaud et subtil, mais il est fragile et onéreux.

Au sein de chaque catégorie, il existe de multiples déclinaisons qui influent sur la réponse de l’instrument : le tirant (épaisseur), le filetage (lisse, strié), le matériau d’âme (acier, tungstène), la tension…
Difficile de s’y retrouver ! En toute transparence, il convient de préciser que le choix des cordes de violoncelle est affaire de goût personnel et d’interaction avec l’instrument. Ce qui sonne sur un violoncelle ne sonnera pas nécessairement sur un autre.
Pour trouver votre bonheur, n’hésitez pas à tester différents jeux de cordes et à solliciter les conseils de votre luthier. Et n’oubliez pas de changer vos cordes régulièrement, tous les 6 mois à 1 an selon votre fréquence de jeu. Une corde usée perd en qualité de son et augmente le risque de casse.
La colophane : l’indispensable allié de l’archet
Restons dans le domaine de la production du son avec un accessoire de violoncelle à la fois modeste et primordial : la colophane. C’est cette petite résine extraite d’arbres résineux (pin, sapin, mélèze) qui, appliquée sur les crins de l’archet, leur permet d’accrocher les cordes et de les faire vibrer.
Sans colophane, l’archet glisse et peine à tirer un son, même approximatif.
Il faut bien le dire, toutes les colophanes ne se valent pas. Elles se distinguent par leur origine, leur dureté, leur couleur et leur degré d’adhérence.
On trouve classiquement trois grandes catégories de colophanes :
- Les colophanes de théâtre : plutôt claires et dures, elles conviennent aux violoncellistes qui cherchent un son incisif et détaché, pour le répertoire baroque par exemple.
- Les colophanes d’orchestre : médium et polyvalentes, elles offrent un bon compromis entre accroche et glisse, pour une large palette d’expressions.
- Les colophanes de soliste : tendres et foncées, elles développent un son moelleux et chantant, idéal pour le répertoire romantique et les pièces lyriques.

Attention cependant à ne pas tomber dans les excès. Trop de colophane assourdit le son et encrasse les cordes. Pas assez de colophane affaiblit la réponse de l’instrument et frustre l’instrumentiste. L’équation du bon dosage tient en trois variables : le type de colophane, les conditions atmosphériques (chaleur, humidité) et l’intensité du jeu. Un coup d’archet vigoureux réclame plus de colophane qu’un jeu léger et délicat.
N’oubliez pas non plus de nettoyer régulièrement vos cordes avec un chiffon sec pour enlever la poussière de colophane accumulée. Une colophane de qualité, judicieusement dosée et associée à un archet bien entretenu : voilà le secret d’un son ample et homogène, dans la durée !
Le chevalet : le support précis et ajustable des cordes
Autre petit accessoire du violoncelle, autre grande importance : le chevalet. C’est cette pièce de bois d’érable finement ouvragée qui, placée entre la table et les cordes, assure la transmission des vibrations vers l’instrument. Un peu comme un pont entre la main de l’archeteur et le corps du violoncelle.
Le chevalet est un élément essentiel de la lutherie, au même titre que l’âme et la barre de transmission. Sa forme, sa hauteur, son épaisseur et son emplacement doivent être ajustés au millimètre près pour optimiser la réponse et l’équilibre de l’instrument. Trop haut, il force sur les cordes et donne un son dur. Trop bas, il limite la dynamique et la projection. Trop penché, il dégrade la stabilité et la justesse.

Le réglage du chevalet est un art délicat qui requiert l’expertise d’un luthier. Seul un professionnel saura sculpter et adapter un chevalet à la morphologie unique de votre violoncelle, en tenant compte de vos préférences de jeu. N’essayez surtout pas de le faire vous-même, au risque d’endommager irrémédiablement la table !
Ceci étant dit, il est recommandé de vérifier régulièrement l’état et la verticalité de son chevalet. Sous l’effet de la tension des cordes, il arrive qu’il se penche légèrement vers l’avant ou l’arrière. Un chevalet qui bouge est un chevalet qui souffre et fait souffrir le son. Si vous constatez une inclinaison, n’hésitez pas à consulter votre luthier pour une remise d’aplomb.
De même, si vous changez de cordes (taille, matériau, marque), un petit ajustement du chevalet peut s’avérer nécessaire pour retrouver le point de contact optimal.
Les chevilles : pour une tension parfaite des cordes
Continuons notre exploration des accessoires du violoncelle avec un élément discret mais essentiel : les chevilles. Ce sont ces petites pièces en bois, en ébène ou en métal, plantées dans la tête de l’instrument, qui permettent de tendre et d’accorder les cordes. Sans elles, pas de violoncelle jouable !
Leur qualité se juge à plusieurs critères : la précision de l’usinage, la douceur de la rotation, la tenue de l’accordage. Des chevilles approximatives ou mal ajustées rendront l’accord difficile et instable. L’instrumentiste perdra un temps fou à retendre ses cordes et à retrouver la justesse.

Pour un fonctionnement optimal, les chevilles doivent être parfaitement adaptées aux trous de la tête, ni trop serrées ni trop lâches. Un bon luthier saura les calibrer et les apposer avec le jeu nécessaire, en fonction du bois et des cordes utilisés. Il lubrifiera aussi leur surface avec un peu de craie ou de savon pour faciliter leur glissement.
Au quotidien, prenez soin de vos chevilles en les manipulant avec délicatesse. Évitez de forcer lorsque vous les tournez, sous peine de les fendre ou de les désaxer. Si une cheville grince ou accroche, un peu de poudre de graphite peut aider. Si elle ne tient plus l’accord, direction la lutherie pour un réajustement.
La pique : le point d’appui stable et réglable du violoncelle
Accessoire du violoncelle méconnu mais ô combien pratique : la pique. C’est cette tige en métal ou en carbone, terminée par une pointe, qui se fixe au bas de l’instrument et lui sert de troisième pied.
Loin d’être anecdotique, elle remplit plusieurs fonctions essentielles :
- Elle stabilise le violoncelle en position verticale, libérant ainsi le bassin et les jambes du musicien.
- Elle transmet les vibrations de l’instrument vers le sol, ce qui améliore la projection du son.
- Elle permet de régler la hauteur de l’instrument en fonction de la taille de l’instrumentiste.

Autant dire qu’une bonne pique, c’est le gage d’un jeu confortable, équilibré et sonore. Mais attention à bien la choisir selon vos besoins et vos contraintes :
- Une pique trop courte obligera à pencher l’instrument vers l’avant, au détriment de la posture et du son.
- Une pique trop longue forcera à écarter les jambes et gênera l’archet dans les graves.
Côté matériaux, la fibre de carbone est plébiscitée pour sa légèreté, sa robustesse et sa neutralité acoustique. L’acier reste une valeur sûre pour son inertie et sa durabilité. Le laiton apporte une coloration chaleureuse mais s’oxyde avec le temps. Quoi qu’il en soit, préférez une pique avec une pointe interchangeable, pour pouvoir l’adapter aux différents revêtements de sol (moquette, parquet, tapis).
Le Conseil des Clés de la Musique 📝
Pensez à graisser régulièrement le pas de vis de votre pique avec un peu de vaseline. Vous préserverez ainsi la douceur de rotation et éviterez que la rouille ne vienne gripper ce fidèle soutien de votre violoncelle !
L’épaulière : le confort et la stabilité pour le violoncelliste
Poursuivons ce panorama des accessoires fondamentaux du violoncelle par un élément trop souvent négligé : l’épaulière. C’est cette sorte de coussin ergonomique qui se fixe sur l’éclisse arrière de l’instrument, au niveau de l’épaule gauche du musicien. Son rôle ? Caler le violoncelle, répartir son poids et libérer la mobilité du bras.
Disons-le franchement, tous les violoncellistes ne jurent pas par l’épaulière. Certains la trouvent encombrante, disgracieuse, ou craignent qu’elle n’étouffe les vibrations de la caisse. D’autres, au contraire, ne conçoivent pas de jouer sans, tant elle améliore leur aisance et leur endurance. Question de goût et d’habitude !

Quoi qu’il en soit, si vous optez pour une épaulière, veillez à bien la choisir. Elle doit épouser les formes de votre violoncelle sans le serrer, offrir une surface d’appui souple mais ferme, et se régler en hauteur et en inclinaison pour s’adapter à votre morphologie. Évitez les modèles trop rigides ou trop volumineux, qui risquent de contraindre vos mouvements.
Côté matériaux, on trouve des épaulières en mousse, en tissu rembourré, en bois ou même en liège. Les modèles haut de gamme combinent souvent plusieurs couches (gel, mousse à mémoire de forme) pour un confort optimal. L’important est que le contact soit doux, aéré et antidérapant, sans point de compression.
N’hésitez pas à tester différentes configurations, en variant la hauteur, l’angle et le positionnement de l’épaulière jusqu’à trouver votre « sweet spot ». Le confort, c’est la clé pour développer un jeu libre, expressif et endurant. Et si vraiment l’épaulière vous gêne, rien ne vous empêche de jouer sans. L’essentiel est de vous sentir bien avec votre violoncelle !
La housse ou l’étui : pour protéger et transporter l’instrument en toute sérénité
Comment parler des accessoires du violoncelle sans évoquer celui qui les contient tous : la housse ou l’étui ? C’est un peu la maison transportable de l’instrument, qui le protège des chocs, des rayures, de l’humidité et des écarts de température. Un abri douillet et sûr, taillé pour les aléas de la vie de musicien.
Nous l’avons dit, le choix entre housse souple et étui rigide dépend de vos habitudes et de votre budget. La housse sera parfaite pour les petits trajets en voiture ou les cours hebdomadaires. Légère, peu encombrante, elle amortit efficacement les petits chocs du quotidien. L’étui rigide sera indispensable pour les tournées, les voyages en avion, train ou métro. Robuste et étanche, il met le violoncelle à l’abri des gros impacts et des conditions extrêmes.

Dans tous les cas, privilégiez un modèle rembourré avec une bonne épaisseur de mousse, surtout au niveau des éclisses et du manche. Vérifiez la qualité des fermetures (zip, clips), des poignées et des sangles : elles doivent être solides et cousues pour durer. Pensez aussi au confort de portage, avec une option « sac à dos » ou des roulettes, selon vos besoins.
Enfin, n’oubliez pas l’intérieur ! L’idéal est d’avoir une housse ou un étui avec plusieurs compartiments, pour ranger l’archet, la colophane, les partitions, sans risque de frottement. Certains modèles intègrent même un hygromètre et un humidificateur, pour maintenir un taux d’humidité constant autour de l’instrument. C’est l’assurance d’un violoncelle toujours prêt à jouer et à voyager sereinement !
Conclusion
Vous l’aurez compris, le violoncelle ne se résume pas à une caisse de résonance et quatre cordes. C’est tout un écosystème d’accessoires qui gravitent autour de violoncelle et participent à son fonctionnement optimal. De l’archet à la pique en passant par les chevilles et l’épaulière, chaque élément a son rôle à jouer pour vous permettre de donner le meilleur de vous-même et de votre instrument.
Alors, prenez le temps de bien les choisir, de les entretenir, de les régler !